mercredi

Rancillac

Du 25 juin au 23 septembre 2011


A la mémoire d’Ulrike Meinhof
“Ce qui me passionne c’est le problème de l’emprisonnement : on suicide des hommes et des femmes par la privation de toute sensibilité quand on les enferme dans des cellules spéciales incolores, insonores, inodores. L’absence de bruit et de couleurs, c’est déjà la mort. Dans cette réflexion, j’ai cherché longtemps ce qui pourrait être le contraire de l’enfermement : nuages, champs de fleurs, groupes d’enfants. Un ami pilote automobile m’a fourni des diapositives sur les 24 h du Mans. Alors j’ai peint une suite de bolides roulant à 250 - 300 km/h. Il y a là une sensation de vitesse, de liberté, un mouvement extraordinaire pour celui qui est enfermé dans 10 m2. Et ce faisant on retombe dans la même problématique : celui qui est enclos dans son véhicule est attaché plus que n’importe quel prisonnier, il tourne sur l’anneau de vitesse, s’il en sort il se tue dans le paysage. Et on recommence le dimanche suivant, et si l’on ne se tue pas on prend sa retraite. Ce qui revient au même.”